Adjugé
123 920 euros frais compris. Paul Follot (1877-1941), commode galbée en bois laqué bleu et filets laqués or, les sculptures dorées à la feuille, le bouquet de fleurs doré à la feuille, or maté noir et laque argent, dessus de marbre Portor, 91,5 x 140 x 60 cm. Record mondial pour le créateur. Mardi 22 mars, Drouot-Montaigne. La cote de Paul Follot, l’un des “inventeurs” de l’art déco (voir Coup de coeur page 35 de la Gazette n° 11), prenait un sérieux coup de fouet avec cette vente d’un ensemble de ses créations provenant de sa propre collection dans sa villa parisienne. 1 216 175 euros frais compris étaient récoltés en 103 numéros vendus, dans une vacation qui totalisait 1 913 845 euros frais compris. Un record mondial était obtenu pour Follot avec les 100 000 euros décrochés au double de l’estimation par la commode reproduite, dont l’opulence ténébreuse est typique du créateur. Elle était publiée dès 1923. Le musée d’Orsay réalisait deux préemptions. La première concerne à 50 000 euros un spectaculaire cabinet vers 1912 en bois sculpté doré à la feuille (h. 105 - l. 130 cm), dont les portes pliantes du corps supérieur disparaissent pour dévoiler un intérieur en placage de ronce de tuya, théâtralisé par une volée de dix tiroirs. Celle-ci est encadrée dans sa partie haute par deux hauts compartiments à porte ornée de motifs en ébène marqueté et filets d’étain. Ils sont commandés par l’ouverture du tiroir soulignant les portes encadrées de deux niches à casiers. La partie basse est galbée et ouvre par deux portes, le répertoire décoratif de l’ensemble étant dominé par des enroulements de palmes et palmettes. L’institution préemptait également à 44 000 euros, une estimation doublée, une paire de chaises, en bois doré et laqué noir, sculptées par Laurent Macles de doubles cornes d’abondance à cascades de fleurs et fruits parcourus par une passementerie. La ceinture est à rangs d’écailles et de perles, les pieds antérieurs de forme cornet étant cannelés et laissant deviner des fruits en partie haute. 44 000 euros se répétaient sur une paire de chaises iconiques de 1912, largement reproduites. En érable de France, elles possèdent un dossier médaillon, souligné d’amarante et d’ébène, ajouré d’un panier en vannerie débordant de fleurs et fruits stylisés. La plus haute enchère pour des sièges, 47 000 euros, allait cependant à une paire de fauteuils enveloppants capitonnés à structure en bois doré sculptée de roses épanouies sur fond de feuillages, d’écailles et rangs de perles. Un exemplaire similaire vendu seul, avec des différences dans la sculpture et laqué rouge, atteignait 20 000 euros. La paire de fauteuils bas illustrant le Coup de coeur précité empochait 42 000 euros et le service “Campanula” en porcelaine, création de Follot pour Wedgwood l’accompagnant, 18 000 euros. Pour cette collaboration, citons également les 17 000 euros d’un centre de table en porcelaine émaillée céladon pâle, à décor en relief de pommes et feuillages (33 x 38 cm). Le piano a toujours été un exercice de style goûté par les créateurs art déco, sommé ici par les 42 500 euros du modèle monopode conçu pour Pleyel, exposé pour la première fois en 1936. Il est en placage de loupe d’amboine et aluminium Studal. Il n’y avait pas que du Follot chez Paul Follot... Le sculpteur Joseph Bernard lui avait offert le plâtre de sa Jeune Fille à sa toilette (h. 157 cm), bataillé jusqu’à 57 000 euros, troisième meilleur prix du palmarès de l’artiste (source : Artnet) et record mondial pour l’un de ses plâtres. N° 13 – 1er AVRIL 2011 – LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT
CAMARD & ASSOCIES - 11, rue de Solférino 75007 Paris - tél. - fax